L’ABC d’une chorégraphie de cheerleading
L’ABC d’une chorégraphie de cheerleading
Vous croyez qu’une chorégraphie de cheerleading naît d’un processus créatif hors du commun? Détrompez-vous. C’est avant tout une démarche des plus cartésiennes. C’est ce que nous expliquent Cédric Langevin, entraîneur-chef, et Geneviève Lafrance, entraîneuse adjointe, de l’équipe de cheerleading du Rouge et Or.
Un peu de mathématiques
Prenons une chorégraphie de 2 min 30 s. On doit la décortiquer en 46 fois 8 temps. C’est la base.
Ensuite, les entraîneurs analysent la feuille de pointage que les juges utilisent lors des compétitions et se concentrent sur les différents critères d’évaluation, qui varient en fonction de la division (civile ou scolaire) et du niveau des athlètes (niveau 1 à 7).
Par exemple, pour la saison 2021-2022, les entraîneurs du Rouge et Or (division scolaire universitaire, niveau 7) devaient créer une chorégraphie qui comprenait :
– Des stunts qui démontraient 5 habiletés;
– Une pyramide dans laquelle on retrouvait 4 habiletés et 2 structures différentes;
– 3 sauts avancés connectés ou 2 sauts avancés connectés plus 1 saut avancé additionnel;
– Des enchaînements de gymnastique au sol (tumbling).
Beaucoup de stratégie
L’entraîneur-chef explique que traditionnellement, la pyramide est réalisée vers la fin de la chorégraphie et les athlètes terminent avec un élément puissant qu’ils maîtrisent à la perfection. L’objectif : terminer en force pour impressionner les juges… et leur faire oublier quelques petites erreurs commises pendant la routine.
À l’opposé, on va commencer par les éléments les plus difficiles, alors que les cheerleaders sont au meilleur de leur énergie et de leur concentration.
Il faut aussi tenir compte des forces et des faiblesses des athlètes, et celles-ci varient d’une année à l’autre. Par exemple, une année, les athlètes peuvent exceller en gymnastique et cette portion sera mise en valeur dans la routine. L’année suivante, les cheerleaders pourraient être moins performants en gymnastique, alors nous pourrions devoir ajouter quelques stunts pendant cette section afin de la rendre plus attrayante.
Une bonne dose de créativité
« Bien sûr, les mathématiques et la stratégie ne font pas tout! » souligne l’entraîneuse adjointe. Les entraîneurs doivent aussi faire preuve de créativité pour trouver des éléments de surprise qui différencieront leur chorégraphie des autres équipes et éblouiront les juges… tout en respectant les règlements.
Des heures d’entraînement
Les entraîneurs ont choisi les mouvements à réaliser et les ont placés dans l’ordre qu’ils croyaient le meilleur. C’est le moment de tester si les déplacements entre les éléments s’enchaînent avec fluidité.
C’est ici que les athlètes entrent en jeu. Une douzaine d’heures est nécessaire pour tester les enchaînements et former les équipes. De plus, si certains éléments sont trop faciles ou difficiles à réaliser pour les cheerleaders, les entraîneurs devront apporter des modifications en conséquence.
Et la musique dans tout ça?
Encore une fois, l’esprit cartésien précède la créativité. Un travail de moine commence : l’entraîneur doit inscrire dans un fichier Excel tous les mouvements dans l’ordre, ainsi que le moment, à la seconde près, où chacun est réalisé.
Ce fichier est envoyé à un mixeur professionnel qui créera un mix qui mettra en valeur la chorégraphie, suscitera des émotions et favorisera la fluidité des enchaînements.
Maintenant, il ne reste plus qu’à pratiquer, pratiquer et pratiquer encore pour apprendre la chorégraphie et éblouir les juges.
Un grand merci à Cédric et Geneviève de nous avoir expliqué simplement toute la complexité derrière la création d’une chorégraphie de cheerleading!